Texte de la page 4 de couverture.
Le christianisme est en perte de vitesse. Les deux millénaires de son
histoire sont remplis de bruit et de fureur, de ferveur et de convictions,
de compromissions sans nombre avec les pouvoirs. La philosophie a
eu beau jeu de montrer qu’il n’était ni raisonnable ni même digne de
foi. Comment peut-on encore être chrétien aujourd’hui ? N’est-il pas
temps, enfin, de se défaire de ces anciennes croyances pour vivre
paisiblement un désenchantement lucide ?
On invoque l’obscurantisme, les guerres de religion et l’enfermement
des esprits, mais les Églises, hélas, n’ont pas le monopole de ces
pratiques. L’affaire ne saurait être jugée sur des motifs aussi peu
spécifiques. Il faut montrer comment les schémas et les clichés se
sont construits. La philosophie et l’héritage grec ont tordu le message
du Christ en le pliant à leur vocabulaire et à leurs pratiques. Pour le
dégager de ce qui l’a brouillé, mieux vaut se tourner vers des penseurs
plus originaux que ceux qui sont habituellement convoqués pour en
parler. Philosophes, ils font le procès des pratiques philosophiques qui
privilégient leur sagesse au détriment de la vie.
Car c’est la vie qu’il s’agit de redécouvrir, par delà les sagesses trop
étroites pour la comprendre.
Né en 1951, Jean-François Jobin a publié La Poursuite du Vent en 1991. Dans cet essai, il réfléchit aux relations entre la foi chrétienne et la philosophie en faisant jouer sa double identité de philosophe et de croyant.
Une réponse sur « La Sagesse ou la Vie »
[…] La Sagesse ou la Vie […]