Les lecteurs attentifs auront remarqué qu’il y a de la musique à certains moments du roman. Quand Emmanuel Dorn et son ami Ignace Jeannerat prennent l’apéro après leur séance de fitness, ils entendent une version inhabituelle d’Eleanor Rigby. Au lieu de celle des Beatles, c’est une version interprétée par Nguyên Lê, tirée de son album Songs of Freedom (2011). Nguyên lê est un guitariste de jazz français d’origine vietnamienne, et la voix est celle de Youn Sun Nah. Dans tous les cas, c’est la version studio que je préfère. Le dernier accord est une splendeur.
Justine Weiss écoute les Nocturnes de Chopin un soir dans son appartement, dans la version d’Arthur Rubinstein.
Autre moment musical: celui où Angela Daemmer célèbre sa nuit d’amour avec Emmanuel Dorn en chantant sa playlist amoureuse dans laquelle se trouvent Tina Arena avec Chains et Alicia Keys avec Fire we make.
Enfin, il y a une des allusions à deux chansons. La première n’est pas nommée. C’est À bout de souffle, que Claude Nougaro chante sur l’air de Blue Rondo A La Turk de Dave Brubeck. Un polar en trois minutes. Tout à la fin, en train de mourir, le personnage incarné par la voix de Nougaro évoque pour sa Suzy le rêve qui s’échappe : “les palaces, le soleil, la mer bleue, toute la vie, toute la vie…”, ce à quoi Justine, mon personnage, ne peut se résoudre à rêver quand elle y pense.
La deuxième est de Bob Dylan, All I Really Want To Do, quand Justine estime que toutes les choses que Dylan ne veut pas faire avec sa chérie sont exactement celles que le Paradigme veut faire avec nous.