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Philosophie Zeitgeist

Tout est possible avec philosophy®

Bienne, Manor, 14 juin 2022.

Nature, grâce, pureté, espérance et miracle, philosophy® (ce ®, quel culot!) vous offre vend tout ce que vous voulez.

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Choses vues Philosophie Zeitgeist

Blitz philosophie

Bienne, libraire Lüthy, 27 mai 2022.

On n’arrête pas le progrès.

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Dérèglement climatique Non classé Zeitgeist

Temps de plomb

Les nouvelles de la guerre en Ukraine ont immédiatement succédé au soulagement qui a suivi la levée des restrictions sanitaires mises en place en raison de l’épidémie de Covid-19 — qui paraissent bien légères en comparaison de ce qui se déroule jour après jour depuis le 24 février : les millions de réfugiés fuyant les villes ravagées par les bombardements, ces hommes et ces femmes qui résistent contre toute logique à la puissance de l’armée russe, avec un courage qui suscite l’admiration, alors que, pour notre part et à notre honte, nous en sommes à craindre la hausse du prix de l’essence et l’éventuelle indisponibilité de tel ou tel produit, en essayant de ne pas penser trop fort aux développements immenses que pourrait prendre ce conflit.

Comment, dans ces conditions, continuer comme si de rien n’était, comment savoir quoi faire ou ne pas faire? Pour ma part, je n’ai jamais cru que la chute du Mur de Berlin, cet événement inespéré, ouvrait une période de paix plus ou moins perpétuelle, mais ça me fait mal d’avoir raison. Qui sait au-devant de quels bouleversements, de quels périls nous allons ? J’essaie de me rassurer avec cette parole de Claudel : « Le pire n’est pas toujours sûr », mais ça marche moyennement. Mieux vaut prier.

Des réfugiés par millions, des séparations, des morts, du malheur, des souffrances, du désespoir. Voilà les fruits de la guerre. S’y ajoutent, dans le désordre, des action héroïques, des poussées de haine, des élans de générosité envers les victimes, des crimes affreux. Et pourtant, il y a déjà des gagnants : les marchands d’armes et ceux qui calculent les bénéfices que l’inflation va leur permettre d’engranger.

La situation réintroduit du sérieux dans nos existences. Elle nous rappelle notre fragilité et notre mortalité. Elle s’ajoute à toutes les préoccupations liées à la dégradation de la planète. Ce monde qui part en vrille n’est pas celui que nous pensions léguer à nos enfants, et pourtant il est là. Plutôt que de passer du temps à désigner des coupables ou à nous auto-flageller, réveillons notre compassion et prenons nos responsabilités pour produire, là où nous sommes, de la dignité, de la justice et de l’amour. Tout ne sera pas fini au moment où nous mourrons. Je crois à la vie éternelle et j’ai la conviction que c’est ici-bas, maintenant, demain et tous les jours qui nous seront encore donnés, que se joue la manière dont nous la passerons.

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Dérèglement climatique Zeitgeist

Changer les mots pour mieux voir les choses

J’ai parlé hier du nouveau rapport du GIEC en pensant réchauffement climatique ou changement climatique, et je m’aperçois aujourd’hui que ces termes ne sont plus appropriés. C’est Dominique Burg, interrogé par Le Temps, qui m’a repris sur cette question. Selon lui, il faut repenser les mots du climat.

Le réchauffement climatique désigne l’augmentation de la température moyenne à la surface du sol. Terme ambigu, parce que, dans certains endroits, il peut faire plus froid que d’habitude; terme piège, parce que je me souviens bien, il y a quelques années, des gens qui se réjouissaient de ce réchauffement : il fait meilleur chez nous, le vin gagne en qualité, et nous avons des soirées agréables comme si nous étions en vacances.

Le changement climatique n’est pas un terme plus approprié. C’est une formule trop neutre, explique Burg, « elle implique que le climat peut changer dans tous les sens. Ce n’est pas relié à quelque chose de concret, que l’on va vivre. » Idem pour l’urgence climatique, qui nous focalise sur ce qui se passe maintenant : nous devons réfléchir aux conséquences que nos actions ou notre inaction auront sur les années à venir, par exemple à la fin du XXIe siècle…

Il vaut mieux parler de dérèglement climatique, ou de catastrophe climatique, deux termes qui prennent mieux en compte la responsabilité humaine.

Les termes inadéquats masquent les problèmes. Il faut nommer correctement les choses pour être en mesure de les affronter, tant bien que mal.

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Zeitgeist

GIEC, le retour

On annonce aujourd’hui la publication du nouveau rapport du GIEC, qui confirme toutes les conclusions du précédent datant d’il y a 7 ans, sauf que l’évolution négative du climat est beaucoup plus rapide qu’attendue. On aurait 10 ans d’avance par rapport au calendrier prévu pour le réchauffement de la planète, et les catastrophes climatiques observée cette année ne seraient qu’un avant-goût de ce qui nous attend.

Je ne suis pas qualifié pour discuter les conclusions du rapport, sauf en tant que citoyen et particulier qui gère une toute petite partie du problème (auquel je contribue, ne serait-ce que parce que je produis du CO2 quand je respire). J’avoue un certain découragement en pensant à quel point mes efforts sont dérisoires si je les mets en rapport avec les incendies effrayants qui ravagent la Grèce, la Californie, la Sibérie et d’autres régions, libérant des quantités colossales de CO2 dans l’atmosphère.

Pour autant, je ne vais pas renoncer à prendre soin de mon environnement. Martin Luther disait que même si on lui annonçait que la fin du monde est pour demain, il irait planter l’arbre qu’il a prévu de planter aujourd’hui.

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Christianisme Zeitgeist

Qui parle encore de résurrection ?

Quand il est question de Pâques dans la presse, on parle de renouveau, de ferveur, d’une “victoire de Jésus sur la mort”, sans qu’on sache exactement en quoi consiste cette victoire. Peut-être s’agit-il du renouveau du printemps par rapport à l’hiver ? Mais les saisons existaient avant la passion du Christ.

En ce jour de Pâques, il faut réaffirmer que, pour les chrétiens, la résurrection du Christ est l’événement le plus important qui soit. Mais elle est difficile à admettre. C’est pourquoi on se contente de formules édulcorées pour éviter de choquer notre bon sens et notre rationalité.

La résurrection du Christ est un scandale rationnel total. Mais si le Christ n’est pas ressuscité, dit l’apôtre Paul, nous sommes les plus malheureux des hommes. S’il n’est pas ressuscité, alors mangeons et buvons, car demain nous mourrons. C’est encore Paul qui le dit (1 Corinthiens 15.19, 32). Personne ne se voile la face dans la Bible, ni dans l’Ancien, ni dans le Nouveau Testament. Ceux qui en doutent feraient bien de la lire.

Comment alors peut-on envisager de croire à une chose tellement folle que les philosophes d’Athènes se sont moqués quand Paul leur en a parlé (Actes 17) ? Je vous propose un argument qui concerne les disciples de Jésus.

Quelle a été leur attitude quand Jésus a été crucifié ? La débandade : nous avons misé sur le mauvais sauveur, notre vie est en danger. Pierre a renié son maître à trois reprises, les autres ont fui.

Quand les femmes sont venues leur annoncer que Jésus était ressuscité, ils ne les ont pas crues. Le ressuscité a dû se présenter à eux en personne pour que cela change, et encore, ils ont d’abord pensé que c’était un fantôme. Thomas l’incrédule a demandé à mettre ses doigts dans les trous des mains de Jésus et sa main dans son côté blessé par un coup de lance pour pouvoir croire, et il a cru. Cela n’a pas du tout été facile pour eux d’accepter la réalité de ce que leur maître leur avait pourtant annoncé : il ressusciterait le troisième jour. En matière de foi, on peut faire mieux, et c’est pourquoi Jésus a dit : heureux ceux qui croiront sans avoir vu (Jean 20.29).

Ensuite, après l’Ascension et la Pentecôte, ces disciples si couards, si peureux, si peu sûrs, sont allés “bouleverser le monde” (Actes 17.6) en annonçant la bonne nouvelle, ne craignant plus rien, se réjouissant des épreuves, acceptant de mourir pour leur foi.

Il a fallu qu’il se passe quelque chose d’immense pour qu’ils soient pareillement transformés : ils ont été témoins de la résurrection du Christ et ils n’ont plus pu s’empêcher d’en parler à tous ceux qui voulaient, ou non, les entendre. On continue d’en parler aujourd’hui, deux millénaires plus tard, en célébrant la fête de Pâques. Pâques n’est pas la fête des œufs et des lapins en chocolat, mais la commémoration de la résurrection de Jésus de Nazareth, fils de l’homme et fils de Dieu.

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Non classé Slow Motion Zeitgeist

Mes vœux pour 2021

Je me contente de vous souhaiter une bonne année. Nous n’avons aucune idée si elle sera plus facile que 2020 ou, au contraire, encore plus difficile. En vous souhaitant une bonne année, je ne vous souhaite pas seulement une année en bonne santé et remplie de choses agréable, mais aussi une année où vous aurez le courage et la patience nécessaires pour affronter les épreuves, les situations et les moments difficiles. Nous en aurons probablement besoin.

Voici une toute petite vidéo que j’ai envoyée aux membres de ma famille et à mes amis. Je me suis remis au modélisme ferroviaire après 40 ans d’interruption, en utilisant le matériel que j’avais dans mes tiroirs. Cela fait une petite maquette de 50 centimètres de côté, pas tout à fait terminée, avec un train dont les wagons semblent suggérer qu’après tout ce qu’on a bu durant les fêtes, repasser à davantage d’eau n’est pas inutile.

J’avais pensé participer au concours de LR Presse, mais je n’ai pas pu terminer à temps. J’ai sorti ma machine à écrire mécanique pour le texte des vœux, une Hermes 3000 moins moche que la plupart des anciennes machines de la marque que j’ai vues hier à Yverdon-les-Bains, dans l’exposition Rockmebaby. Tout de même, l’Hermes Baby corail à touches blanches est bien jolie…

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Choses vues Zeitgeist

Donnez-moi des ordres, s’il vous plaît !

“Nous voulons une dictature, la même pour tous !”

Voilà ce que je crois entendre quand je suis les informations que donne la RTS au 19h30 (exemple 1, exemple 2) ou dans ses bulletins horaires à la radio. On reproche au Conseil fédéral son inaction, le retard qu’il met à gouverner par ordonnances, la liberté qu’il laisse aux cantons de prendre des mesures qui ne sont évidemment pas uniformes pour lutter contre la propagation du covid-19.

Personnellement, je ne veux pas d’une dictature, ni d’un pouvoir central qui dicte ma conduite. Je préfère que l’initiative soit laissée aux cantons tant que c’est possible, et qu’on fasse appel à la responsabilité de chacun. Ils ne prennent pas exactement les mêmes mesures ? Il y a des cantons qui ferment les restaurants à 22 h, d’autres à 23 h, d’autres à minuit ? Et alors ? Penser globalement, agir localement, je croyais que c’était la sagesse, mais je commence à me sentir bien seul de mon avis.

C’est étrange. Quand on en appelle à la responsabilité individuelle, certaines personnes ont l’air de trouver que c’est une position de faiblesse. Mais les faibles, ce sont ceux et celles qui agissent n’importe comment tant qu’ils n’ont pas le couteau sur la gorge ou un gendarme dans leur dos. Et une fois que la contrainte est là, ils se rebiffent et disent tout le mal qu’ils pensent des mesures mises en place.

Cette attitude paraît plus présente en Suisse romande que du côté alémanique. Sommes-nous à ce point fascinés par la mentalité jacobine, par le centralisme français ? Par l’autorité de l’État qui devrait s’exercer d’en-haut ? Top-down intégral ?

Je trouve cela navrant. Et préoccupant.

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Déboulonner

Depuis la mort de George Floyd, la présence de statues d’hommes célèbres qui ont aussi été esclavagistes devient intolérable à de nombreuses personnes. Ainsi, à Bristol, des militants antiracistes ont déboulonné la statue d’Edward Colston (1636–1721), qui a pris part à la traite de 84’000 esclaves dans le cadre du commerce triangulaire. Colston était aussi un philantrope qui a beaucoup donné pour le développement de sa ville, créant des écoles, des orphelinats, généreux à l’égard des églises et des associations caritatives. D’où la statue, mais aussi une rue, une avenue, une salle de spectacle et un petit pain à son nom. La statue honore certainement le philanthrope, mais il a été esclavagiste, et c’est pourquoi les manifestants de Bristol ne se sont plus contentés que sa statue soit taguée d’un slave trader : ils l’ont renversée, piétinée et jetée dans le port.

Plus près de chez moi, en 2018, l’adresse de la faculté des Lettres et des Sciences humaines de l’Université de Neuchâtel a changé, car les autorités de la ville ont rebaptisé l’Espace Louis-Agassiz en Espace Tilo-Frey. Louis Agassiz (1807-1873) a été l’un des plus fameux scientifiques de son temps, spécialiste des poissons et théoricien des glaciations. Son nom est attaché à plusieurs espèces animales et à une montagne, le pic Agassiz, dans les Alpes bernoises. Il s’est installé aux États-Unis, où il a poursuivi ses études des glaciations, et un lac américain porte son nom. Mais Agassiz a aussi développé des théories selon lesquelles les races humaines seraient associées à des zones climatiques, fournissant une justification « scientifique » du racisme, raison pour laquelle il a été décidé de donner à cette place le nom de Tilo Frey, femme politique suisse d’origine camerounaise.

Ces motivations sont honorables. Le racisme n’est pas tolérable. Faut-il dès lors continuer ce processus et supprimer également la statue de David de Pury, qui se dresse sur la place qui porte son nom à Neuchâtel ? David de Pury (1709-1786) a amassé une fortune considérable dans le commerce des diamants et du bois précieux et, tout comme Edward Colston, il s’est enrichi dans le fameux commerce triangulaire. Si on l’a fait pour Colston, si on a débaptisé l’Espace Louis-Agassiz, il n’y a pas de raison de laisser la statue de David de Pury en place, même si Neuchâtel a énormément bénéficié de sa générosité pour son développement.

Mais le déboulonnage des statues ne relève pas que de la justice et de la morale: c’est aussi une attitude problèmatique à l’égard de l’histoire. Nos sursauts d’indigation ne supportent pas que notre histoire comporte des aspects déplaisants, surtout quand il s’agit de racisme. Et encore moins d’en avoir des témoins sous nos yeux en forme de statues au milieu de nos places.

Je me souviens de ma stupéfaction quand, visitant le musée Lénine de Prague, dans les années 1970, j’ai découvert que les photos des membres fondateurs de l’URSS avaient été modifiées pour en effacer l’image de Trotski. Or Léon Trotski a été, avec Lénine, le principal instigateur de la Révolution d’octobre, et il a fondé l’Armée rouge. Son rôle a été considérable durant les premières années de l’Union soviétique. La jeune guide, à qui on a fait observer que Trotski manquait sur la photo, ne s’est pas démontée : c’était un traître, et les traîtres n’ont pas droit aux honneurs de l’histoire. J’ignore ce que ou qui Trotski a trahi, mais je sais qu’il a été chassé du gouvernement par Staline, qui l’a ensuite fait exclure du Parti communiste, et enfin assassiner au Mexique en 1940.

Aujourd’hui, beaucoup de statues de Staline et de Lénine ont disparu, déboulonnées elles aussi. Et si vous avez lu 1984, vous savez que le ministère de la Vérité s’occupe de modifier l’histoire du passé pour qu’elle colle à la propagande du moment.

Certes, nous n’en sommes pas à réécrire l’histoire. Mais il y a mieux à faire que de déboulonner les statues de ceux dont le passé nous choque : un devoir de mémoire à accomplir, moins expéditif et moins festif que l’iconoclasme appliqué aux tyrans et aux racistes. Il pourrait nous amener à réfléchir sur nous-mêmes et sur notre époque, à nous demander comment nous serons jugés dans un ou deux siècles, à supposer qu’il y ait encore des hommes et des femmes sur terre pour s’intéresser à nous. Nous, justiciers antiracistes, quelles sont les choses que nous célébrons, que tolérons ou que nous faisons tout pour ignorer, et qui pourraient être sévèrement jugées par nos descendants ? Deux exemples. Sommes-nous sûrs que nos caisses de pension ne financent pas l’industrie d’armement ou le commerce des matières premières, dont on dit qu’il peut être très dur envers les travailleurs qu’il exploite ? Savons-nous dans quelles conditions sont produits les vêtements bon marché que nous portons ?

Ce serait bien d’y songer — et aussi que cesse cette manie d’ériger des statues.

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Non classé Zeitgeist

Dans l’air du temps, vraiment ?

Quand un blog s’appelle « Dans l’air du temps », on s’attend à ce qu’il y soit question de l’actualité. Or je reste le plus souvent dans l’anecdote, ou j’aborde des sujets à contre-temps. Tout le monde ayant un avis à propos de tout, il y a tellement de commentaires et de débats stériles que je ne vois pas la nécessité d’y ajouter mon grain de sel. Je préfère me situer dans l’accessoire et dans l’intempestif. J’admets que c’est aussi une solution qui me dispense de m’exposer en prenant parti sur les plus grandes.

Mais « qui ne dit mot consent », prétendait le pape Boniface VIII (1235–1303) : qui tacet consentire videtur. Vraiment ? Énumérer tout ce avec quoi je ne suis pas d’accord serait une tâche sans fin. Un exemple ? Je viens d’apprendre par Wikipedia que Boniface VIII est « célèbre pour avoir porté à son sommet l’absolutisme théocratique de la papauté ». Eh bien, voilà quelque chose avec quoi ne je suis pas du tout d’accord, et qui confère à sa formule des relents totalitaires. Qu’il soit donc connu que je ne consens pas tacitement à tout ce à quoi je n’apporte pas d’objection expresse.

Cela dit, il y a des moments où je ne vois plus comment éviter de parler de ce qui me fâche, me choque, me scandalise. Aujourd’hui, ce sont les deux événements suivants. La mort de George Floyd sous le genou d’un policier comprimant son cou pendant plus de 8 minutes montre jusqu’où peut aller le mépris d’autrui et le déni des droits les plus élémentaires, dans un pays qui se pose en défenseur de la liberté et des droits de l’homme. Comment peut-on traiter ainsi ses propres citoyens ? C’est trop.

Je ne supporte pas que son président ose s’emparer de la Bible pour faire sa propagande électorale au moment même où la police jette des gaz lacrymogènes contre ceux qui ont osé protester contre la mort de George Floyd. C’était le 1er juin. Qu’il applique à lui-même la loi et l’ordre et laisse tomber ce slogan au nom duquel tant de violences ont été commises. Ça suffit.

Le pasteur allemand Martin Niemöller était un homme courageux. Créateur de la Ligue d’urgence des pasteurs pour refuser les mesures antisémites du pouvoir nazi, il a été déchu de ses fonctions en 1933, arrêté en 1937 et fait prisonnier à Sachsenhausen et Dachau de 1941 à 1945. Il est l’auteur du fameux poème Quand ils sont venus chercher…

« Quand les nazis sont venus chercher les communistes,
je n’ai rien dit,
je n’étais pas communiste.

Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates,
je n’ai rien dit,
je n’étais pas social-démocrate.

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n’ai rien dit,
je n’étais pas syndicaliste.

Quand ils sont venus me chercher,
il ne restait plus personne
pour protester. »

Dans ce qui fait l’air de notre temps, notre Zeitgeist, l’inquiétant est que cet inquiétant poème redevient d’actualité.